Un système défensif en constante évolution

Initié par Louis XIV, le système défensif de la Rade construit par Vauban, n’a cessé d’évoluer avec les progrès de l’armement et de la marine.

Simple batterie de 2 canons en 1756, la batterie de Jamblet fut détruite par les Anglais en 1757 avec les autres fortifications de l’île.
Sous le Consulat et l’Empire (1799-1815), l’ensemble de la défense de la rade d’Aix est repensé. Les batteries et les forts sont créés (fort Liédot, projet du fort Boyard) ou entièrement reconstruits (fort de la Rade et batterie Jamblet).

Dans les années 1870 , les enjeux militaires et commerciaux liés à la colonisation et les progrès fulgurants de l’artillerie rendent les anciennes fortifications obsolètes, et conduisent l’Armée à refondre toute la défense de la Rade. C’est l’âge d’or des batteries qui sont installées dans les vieux forts et sur le long de la côte regardant l’océan, comme celle de Jamblet.

A partir de 1885 , l’électrification permet la mise en place de projecteurs et de lignes téléphoniques, et la défense rapprochée de la Rade s’organise à partir de lignes de mines sous marines.

Un poste d’observation muni d’un projecteur surveille une ligne de 48 mines sous-marines. Une liaison téléphonique avec le Fort de la Rade permet d’en commander le déclenchement électrique.

Avec ce dispositif, la batterie joue un rôle de première importance et explique la raison pour laquelle le tunnel et les fossés (vestiges de la batterie napoléonienne) sont aménagés. Ils permettent à des fantassins d’assurer une défense rapprochée en évitant que l’ennemi ne s’empare du poste d’observation. Les armes sont stockées dans la casemate aux armements.

En 1900, 4 canons de 240 mm, tirant des obus à plus de 10 km, protègent le passage entre les îles d’Oléron et d’Aix. Pour calculer le tir, la portée des obus nécessite l’utilisation de lunettes d’observation dans deux postes de télémétrie. Un réseau de rail facilite l’acheminement des obus à partir de l’ancien magasin à munitions de Jamblet et le nouveau situé entre Jamblet et Fougères. 24 hommes et leurs officiers sont nécessaires au bon fonctionnement du site.

La batterie de Jamblet, encore en fonction en 1926, a été abandonnée après la seconde guerre mondiale. On peut la visiter chaque jour, librement et gratuitement.