Du monastère aux batailles navales

Bien qu’occupée par l’homme dès les temps préhistoriques, c’est au XIe siècle que l’histoire de l’île commence véritablement, avec la fondation de l’église et du prieuré Saint-Martin et l’installation d’une communauté monastique. Celle-ci, va rythmer la vie religieuse des insulaires pendant près de trois siècles avant de déserter les lieux victime de l’insécurité.
Enjeu des rivalités des royaumes de France et d’Angleterre, l’île se hérisse de fortifications avec la création de l’arsenal de Rochefort (1666). Elle devient alors la pièce maîtresse du système défensif du port de guerre et de sa rade. Sous le Premier Empire, époque où l’activité militaire est à son paroxysme, elle est de re-fortifiée et transformée en île forteresse. Après une première visite en 1808, l’Empereur Napoléon Ier, au lendemain de la bataille de Waterloo, y passe quelques jours avant d’être exilé à l’île de Sainte-Hélène.
Suite au départ de la garnison aixoise et à la fermeture de l’arsenal rochefortais (1927), l’île se dépeuple avant de s’ouvrir dans les années 1930, grâce aux initiatives de la baronne et du baron Gourgaud -* un couple d’aristocrates charmés par l’île -* aux visiteurs. Aujourd’hui, c’est une destination touristique de premier ordre en Charente-Maritime.
L’île d’Aix, enjeu des rivalités franco-anglaises
Dans un région littorale, éminemment stratégique, l’île d’Aix, située géographiquement au centre de l’archipel charentais, est restée longtemps au cœur des conflits armés opposant le royaume de France aux envahisseurs venus de la mer.
La descente anglaise de 1757
Le 8 septembre 1757, une flotte anglaise avec plus de 10 000 hommes embarqués quitte le port de Portsmouth et se présente le 23 septembre devant l’île d’Aix. Après une heure de bombardement la garnison du fort de la Rade capitule. Quelque 5 000 anglais débarquent et mettent l’île à sac : les casernes sont incendiées, les maisons pillées et dévastées, les cloches de l’église emportées et le clocher abattu... Le 1er novembre, devant l’imposant dispositif défensif français mis en place entre temps sur la côte, la flotte anglaise reprend le chemin de ses ports.
L’affaire des Brûlots
En janvier 1809, Napoléon Ier décide de regrouper plusieurs divisions de la flotte de l’Atlantique en rade d’Aix. En février, la Royal navy, alertée par les mouvements des navires français, vient se poster dans la rade des Basques (au nord-ouest de l’île) hors de portée des canons côtiers. Le 11 avril, les Anglais lancent des brûlots sur l’escadre de Rochefort qui provoquent la panique dans les équipages français. La marine impériale va perdre ainsi 4 vaisseaux et une frégate et 385 canons (pour délester les navires échoués) ; aucun bâtiment anglais ne sera détruit.