Le marquis Marc René de Montalembert (1714-1800)
Issu d’une noble et ancienne famille du Poitou, à la forte tradition militaire, Marc René de Montalembert, un théoricien de la fortification, est requis en 1778 pour assurer la défense de l’île.
Il réalise en 1779, en quelques semaines, à la pointe Sainte Catherine, un fort révolutionnaire à 3 niveaux de feu casematés. L’ouvrage, capable d’aligner la même puissance de feu que les navires de guerre, est alors un des premiers du genre. Il va servir par la suite de modèle aux ingénieurs du Consulat et de l’Empire.
Pierre Ambroise François Choderlos de Laclos (1741-1803)
Artilleur de formation, François Choderlos propose, dès 1786, l’utilisation du boulet creux dans un mémoire « Moyens nouveaux d’augmenter l’effet des boulets de canons ». En 1779, il collabore avec le marquis de Montalembert pour la conception d’un nouveau fort sur l’île à la pointe Sainte Catherine. Pendant son séjour, il imagine et rédige une partie de son roman sulfureux « Les liaisons dangereuses » ; un roman se voulant « utile à la connaissance du cœur humain ».
Napoléon Bonaparte (1769-1821)
En 1806, Napoléon Ier ordonne de mettre l’île en état de défense et d’y cantonner si possible une garnison forte de 4 000 hommes. Deux ans plus tard, le 5 août 1808, il vient personnellement inspecter les travaux de fortification ; il en profite pour lancer le chantier de la maison du gouverneur (l’actuel musée napoléonien) et le projet du fort Liédot. En juillet 1815, au lendemain de la bataille de Waterloo, il passe ses trois derniers jours en terre de France dans la maison du gouverneur, avant de se rendre aux autorités anglaises et d’être exilé à l’île de Sainte Hélène.
La baronne Eva Gebhart (1886-1959) - Le baron Napoléon Gourgaud (1891-1944)
En 1925, le baron Napoléon Gourgaud et son épouse débarquent sur l’île, après avoir pris connaissance d’un article de Pierre Chanlaine -* un écrivain et journaliste saintongeais -* présentant l’île comme un lieu sur le point de « mourir ». Le baron, descendant du général Gaspard Gourgaud un proche de Napoléon Ier, était attaché par tradition familiale à tout ce qui touchait l’histoire impériale. Très rapidement, le couple s’entiche de l’île et fonde la Société des Amis de l’île d’Aix, achète de nombreux bâtiments à l’abandon et crée les musées napoléonien (1928) et africain (1933).
Ahmed Ben Bella (1916-2012)
Sous-officier au sein des forces françaises libres en 1945, Ahmed Ben Bella fonde un an plus tard une organisation clandestine contre la colonisation française en Algérie. Arrêté et emprisonné en 1950, il s’évade en 1952 et gagne Le Caire. Devenu un des chefs historiques de la résistance algérienne, il est de nouveau fait prisonnier en 1956 et interné à l’île d’Aix au fort Liédot de 1959 à 1961. Pendant trois ans, l’île retrouve son statut d’île forteresse avec près de 200 gardes mobiles chargés de la surveillance des lieux. Libéré en 1962, Ben Bella devient le 15 septembre 1963 le premier président de la république d’Algérie.